TOGO- Tchaoudjo : Formation des femmes et hommes sur les violences basées sur le genre dans le cadre des 16 jours d’activisme organisée par ProEmploi+ de la GIZ.
Un pas décisif dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) à Sokodé. Du 28 au 29 novembre 2024, 40 femmes membres de groupes d’épargne et patronnes d’ateliers ont pris part à une session de formation organisée par la GIZ, à travers son projet ProEmploi+, en collaboration avec l’ONG PAFED. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les VBG, une campagne mondiale qui appelle à une mobilisation contre les violences faites aux femmes et aux filles.
Cette formation, la première d’un cycle de trois sessions, visait à transformer les participantes en véritables actrices du changement dans leurs communautés. Pendant deux jours, les femmes ont été sensibilisées sur les différents types de violences et leurs impacts dévastateurs sur les victimes. L’importance de la dénonciation et les mécanismes de prise en charge disponibles. Les outils juridiques nationaux et internationaux qui protègent les femmes et sanctionnent les auteurs.
L’approche interactive utilisée, incluant des jeux de rôle, des études de cas et des discussions ouvertes, a permis d’établir un climat de confiance et de libérer la parole. Une participante a confié : « Avant, je pensais que subir en silence était la seule option. Aujourd’hui, je me sens armée pour dire non aux violences et agir. »
En effet les chiffres rappellent l’ampleur du problème au Togo : 29% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont été victimes de violences physiques de la part d’un partenaire intime, selon l’EDS 2013-2014. 11% des femmes ont subi des violences sexuelles.
Malgré ces données alarmantes, les cas de violence sont encore souvent tus, par peur ou par manque de soutien.
Mme Amana Claire, conseillère technique de ProEmploi+, souligne : « Cette formation n’est pas qu’une sensibilisation. Elle donne aux femmes les outils pour devenir des leaders dans la lutte contre les VBG. Chaque participante repart avec la mission de partager ses connaissances et de soutenir d’autres victimes. »
Si cette première session a marqué une avancée, la lutte continue. Deux autres sessions sont prévues : Du 2 au 3 décembre, une session dédiée à 40 hommes, notamment des responsables de centres de formation et membres de la chambre des métiers, pour les impliquer activement dans la lutte contre les VBG. Du 4 au 5 décembre, une session pour 40 autres hommes membres de groupes d’épargne.
Ces formations visent à construire une compréhension commune et à établir des actions concertées entre hommes et femmes pour éradiquer les VBG.
Pour Mme Gnofam Mayi, directrice exécutive de l’ONG PAFED, cette initiative ne s’arrête pas à une simple sensibilisation : « Ces femmes et ces hommes deviendront les piliers d’une transformation sociale. Nous croyons que ce dialogue, combiné à des actions concrètes, portera des fruits durables. »
Avec cette mobilisation, Sokodé trace la voie d’un engagement collectif fort contre les violences basées sur le genre. La première session a ouvert un chemin, et les étapes à venir promettent d’amplifier l’impact.
Sous le thème « Riposter et se reconstruire après les violences », cette campagne réaffirme que la lutte contre les VBG est une responsabilité collective. Chaque voix compte, chaque action est un pas de plus vers un avenir où les violences faites aux femmes et aux filles appartiendront au passé.