Formation des acteurs communaux : une étape décisive vers une meilleure gestion locale de la santé et de l’hygiène publique

Sokodé, 14 mai 2025 – Dans le cadre de l’opérationnalisation du décret N°2023-046/PR fixant les modalités d’exercice des compétences partagées entre l’État et les communes dans le domaine de la santé et de l’hygiène publique, une série de formations a été lancée à Sokodé pour renforcer les capacités des acteurs communaux.
Organisée par l’Agence Nationale de la Formation des Collectivités Territoriales (ANFCT), en collaboration avec la Coopération Allemande mise en œuvre par la GIZ à travers son projet ProSanté III, cette première session marque le début d’un cycle de quatre formations destinées aux représentants des huit communes partenaires : Blitta 1, Mô 2, Dankpen 1, Oti-Sud 1, Oti 1, Doufelgou 1, Bassar 1 et Sotouboua 2.
Pendant cinq jours, les participants – composés d’élus locaux, de personnels municipaux et d’acteurs du système sanitaire – sont formés sur les rôles et responsabilités des communes dans la gestion de la santé et de l’hygiène publique. Le contenu pédagogique comprend des modules sur :
- La compréhension du décret N°2023-046/PR ;
- Les notions élémentaires en santé communautaire ;
- La nutrition sensible au genre ;
- La promotion de la santé ;
- L’élaboration des plans communaux d’hygiène et d’assainissement.
Selon M. DENYO Komi Dodji, Directeur Général de l’ANFCT, « l’objectif est de permettre aux communes de s’approprier les textes juridiques encadrant leurs nouvelles responsabilités dans le domaine de la santé et de l’hygiène publique, afin qu’elles puissent élaborer des plans concrets et opérationnels pour le bien-être des populations. »

Cette initiative a été saluée par les autorités locales, à commencer par M. KORODOWOU Ahini Mankana, maire de la commune Tchaoudjo 1, qui a exprimé, dans son discours d’ouverture, son enthousiasme pour l’organisation de la formation dans sa localité :
« C’est avec une profonde joie que je prends la parole en cette occasion de l’atelier de formation des acteurs sur les rôles et responsabilités des communes dans les domaines de la santé et de l’hygiène pour vous souhaiter la cordiale bienvenue. (…) Je suis convaincu que cet investissement dans le savoir et les compétences des acteurs communaux aura un impact durable sur la santé et le bien-être de nos concitoyens et sur le développement durable de notre commune. (…) J’adresse également mes sincères remerciements à l’ANFCT, aux agents de santé, ainsi qu’à la GIZ pour leur appui permanent et de qualité. »
Même son de cloche du côté du maire de la commune Blitta 1, M. DAZIMWAI Yao Bassambadi, qui a mis l’accent sur l’importance pratique de cette formation :
« L’enjeu, c’est de permettre aux huit communes bénéficiaires du projet ProSanté III de s’approprier et de mieux pratiquer tout ce qui est contenu dans ce décret. (…) L’atelier permettra de mieux connaître ce domaine qui, autrefois, relevait uniquement du secteur de la santé. À la fin, nous devons sortir avec un plan d’hygiène et d’assainissement pour les communes, qui contribuera à l’amélioration des conditions de santé de la population, en lien avec un développement local plus actif et participatif. »
L’enjeu de cette initiative est en effet majeur : il s’agit d’un pas concret dans la mise en œuvre de la décentralisation au Togo. Adoptée comme principe fondamental depuis la Constitution de 1992, la décentralisation s’est progressivement renforcée à travers la loi n°2007-011 et la communalisation intégrale de 2017. Aujourd’hui, grâce à ce décret, les communes deviennent des acteurs clés dans le domaine de la santé.
L’approche adoptée par la formation est participative et andragogique. Des outils pédagogiques validés par le Conseil pédagogique de l’ANFCT sont utilisés à travers des présentations théoriques, études de cas pratiques, discussions en groupe et simulations.
À l’issue de la formation, chaque commune repartira avec un plan d’action d’hygiène et d’assainissement prêt à être mis en œuvre, et qui contribuera directement à l’amélioration de la santé communautaire et à un développement local plus inclusif et participatif.
Une deuxième série de formations est prévue dans les mois à venir. Celle-ci portera sur la mobilisation des ressources financières en faveur de la santé, toujours dans le cadre du projet ProSanté III, soutenu par les projets ProDeG IV et GFG de la GIZ.
Avec cette dynamique, le Togo confirme sa volonté de faire des communes les véritables moteurs du développement sanitaire et social, en les dotant des compétences et des moyens nécessaires pour répondre efficacement aux besoins de leurs populations.