Renforcement du rôle des chefs traditionnels à Sokodé : un rempart contre l’extrémisme violent et les conflits liés à la transhumance

Sokodé, 27 mai (Sokodeenligne) – Pour renforcer la paix et la cohésion sociale dans les zones sensibles, notamment face à la montée de l’extrémisme violent, un atelier de formation a réuni ce lundi 27 mai 2025 à Sokodé les chefs canton et chefs de village du Tchaoudjo.
Objectif : outiller les autorités traditionnelles pour une meilleure prévention des conflits, la promotion du vivre-ensemble et la gestion pacifique de la transhumance.
Une initiative multisectorielle pour la paix
Organisé par le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie coutumière, cet atelier s’inscrit dans la phase 2 du Programme d’appui à la prévention des conflits et de l’extrémisme violent dans les zones frontalières du Bénin, du Burkina Faso et du Togo. L’initiative bénéficie du soutien technique et financier de l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) et du PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement).
Valoriser les chefs traditionnels comme piliers de stabilité
Les travaux ont permis de renforcer les capacités des chefs traditionnels autour de deux communications clés :
- La prévention de l’extrémisme violent ;
- La gestion pacifique de la transhumance au Togo.
Les chefs ont partagé leurs expériences, analysé les défis actuels et co-construit des stratégies locales, adaptées à leurs réalités communautaires. Ces échanges ont mis en lumière leur rôle central dans la médiation, la résolution des tensions communautaires et la promotion du dialogue intercommunautaire.
Un message fort des autorités administratives et partenaires
Présent à l’ouverture, le préfet de Mô, Anakpa Mani, représentant son homologue de Tchaoudjo, a souligné que les chefs traditionnels sont des acteurs incontournables dans la consolidation de la paix :
« Vous êtes appelés à bâtir un environnement où le dialogue, l’inclusivité et la paix priment sur les divisions. »
De son côté, Mme Ankou Déborah, représentante du chef de bureau de l’OIM, a présenté les missions de son organisation et encouragé les têtes couronnées à s’impliquer activement pour une mise en œuvre concrète des recommandations issues des échanges.
Quant au directeur de la chefferie traditionnelle, le Commissaire divisionnaire de Police de classe exceptionnelle Vondoly Kodjo, il a rappelé que les chefs sont les garants des valeurs ancestrales, mais aussi les premiers défenseurs de la paix dans leurs communautés.
Une formation bien reçue par les bénéficiaires
Le chef canton de Kadambara, Médjissiribi Madanoun, a exprimé sa satisfaction à l’issue de la session :
« Avec les acquis de cette formation, nous sommes désormais mieux armés et outillés pour contribuer valablement à bâtir un avenir plus serein, où la tradition et le dialogue priment sur la violence et la division. »
Une tournée nationale pour consolider la paix
Sokodé marque ainsi la cinquième étape d’une série d’ateliers organisés à travers tout le territoire togolais, illustrant la volonté des autorités nationales et de leurs partenaires internationaux de miser sur les relais communautaires traditionnels pour prévenir durablement les conflits et les violences.